Philippe Graindorge – Photographies aériennes
Par leurs formes géométriques, leurs jeux de matières, de superpositions et de couleurs, les collages d’Helen Hill rappellent presque immanquablement des paysages.
Helen s’inspire des arbres, de son jardin, ou des reflets dans les mares, que ce soit ceux de la Dordogne où elle vit depuis trente ans, ou de sa Cornouaille natale. Elle recherche la lumière, qui, « comme le temps qui passe, transforme tout ». Mais le mystère demeure : ces lignes sombres sont-elles les ombres des troncs dans la lumière du plein été, des sillons de labour à l’automne, ou les ondulations d’un voilage ? Ces transparences sont-elles des reflets sur un étang, ou le verre d’une fenêtre ? Ses tableaux sont l’évocation d’une réminiscence ou d’un paysage imaginaire. Chacun peut apporter son interprétation, ses émotions…
Philippe Graindorge est photographe aérien. Il trouve des points de vue que seuls l’altitude et le hasard autorisent, auxquels la hauteur confère une poésie insoupçonnable : des jeux de lumière, des formes, des lignes, des couleurs. Le photographe « tente de rendre sur le papier cette vision fugace d’un paysage soudain inconnu ». Ses tirages sur papier mat ressemblent à des aquarelles par les couleurs et les transparences, transformant ainsi ces paysages bien réels en tableaux abstraits. Il s’intéresse particulièrement à la présence de l’eau. L’eau et la terre se partagent le paysage, se mêlent et dessinent des figures étranges dont les formes sont façonnées par un troisième intervenant : l’Homme.
Helen Hill et Philippe Graindorge utilisent la même palette de teintes, les mêmes transparences, les mêmes formes qui soulignent. Ils posent les mêmes questions, suscitent les mêmes émotions. On passe d’un collage à une photo, puis à nouveau au collage, et au-delà de la différence de technique et de point de vue, on a le sentiment de se trouver dans une chambre d’écho, où les œuvres s’appellent et se répondent.